Chroniques - fevrier 2014


Etre Eglise c’est être peuple de Dieu, en accord avec le grand projet d’amour du Père….L’Eglise doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Evangile »

Pape François, La joie de l’Evangile n°114  

Le temps des visites

Ce mois de février 2014 aura été marqué par la visite de notre Abbé Général, dom Eamon, moine irlandais du monastère de Mount Melleray. Il est abbé général depuis 2008, mais c’est la première fois qu’il visitait quelques monastères de l’Ouest de la France. Il était accompagné de son fidèle secrétaire, dom Thomas, moine de l’abbaye de la Trappe. Durant cette visite, dom Eamon reçoit les frères individuellement, il a une bonne rencontre avec le Conseil et il nous rassemble avant de partir pour nous faire part de ses impressions.

Le soir du jour où nous célébrons le Christ comme la lumière des nations, dom Thomas nous gratifie d’une séance de diapos prises durant ses voyages. Il nous emmène ainsi par de belles photos vers les monastères de Chine !

Le mardi 4 février, nos deux visiteurs nous quittent conduits par dom Paul qui les mène à l’abbaye de La Joie Notre Dame où dom Eamon fait une visite avant d’aller à Timadeuc. Justement de La Joie Notre Dame, dom Paul rejoindra Timadeuc où il est heureux de passer deux jours, retrouvant avec joie ses frères qui sont en retraite avec le pasteur Pierre-Yves Brandt qui a souvent accompagné le groupe des maîtres et maîtresses de novices. Mais c’est le temps des pluies diluviennes et du vent en rafale ! Il y est habitué dans son Cotentin !

Le jeudi 20 février, nous avons la grande joie d’accueillir dans la soirée dom Olivier, le père abbé de l’abbaye de Cîteaux qui prêche actuellement la retraite à la communauté des Bénédictines de Valognes. Il nous parle de sa belle communauté dans ce haut lieu cistercien, de leur fromagerie qu’ils ont refaite mais il faut du temps pour retrouver l’ambiance. Il nous parle aussi de leur fondation en Norvège, comme le fruit d’un acte de foi et de confiance, mais le temps manquait pour qu’il puisse nous parler de sa grande amie : sainte Gertrude qu’il espère voir un jour proclamée Docteur de l’Eglise, il fait d’ailleurs partie d’une commission spéciale réunie autour de dom Mauro, le Père général des cisterciens de la commune observance

Février, c’est le temps de la rencontre de Monastic à laquelle père Eric participe à Paris tandis que dom Paul s’y rend lui-même pour la rencontre de Ocso-France. Il s’agit des 27 abbés et abbesses ou supérieurs et supérieures de France qui se réunissaient pour la 4e fois depuis un an : 8 et 9 janvier 2013 - 1 et 2 mars – 9 et 10 septembre – et finalement 13 et 14 février 2014. Il s’agit de regarder la réalité en face de plusieurs communautés qui diminuent en nombre, mais augmentent en âge, comme la nôtre. Du coup l’avenir devient parfois problématique et nous oblige à trouver des solutions tout en gardant l’espérance puisque nous sommes dans la main de Dieu, ce qui ne nous empêche pas de chercher comment faire face au quotidien.

Belle occasion pour nous de signaler la nomination, par Mgr Laurent Le Boulc’h, de mère Clotilde comme nouvelle Supérieure de la communauté des bénédictines de Valognes dont nous sommes très proches. Nous avions d’abord appris que mère Jeanne-Marie avait offert sa démission après un beau temps d’abbatiat qu’elle avait terminé en se donnant de tout cœur à la rénovation de leur église. Et tout le monde s’accorde pour dire combien il fait bon prier dans cette église totalement rénovée. Nous attendons la visite de mère Clotilde !

« 80 pour les plus vigoureux » (psaume 89)

Ce 24 février 2014, nous sommes réunis dans la joie autour de notre frère Germain. Le 24 février 1924 naissait à la Croix-Avranchin près du Mont-Saint-Michel, Louis Bernier dernier enfant d’une famille de 4 enfants. Et le 20 octobre 1957, il entrait à l’abbaye Notre-Dame de Grâce de Bricquebec. Mais il n’arrivait pas seul, car il entrainait avec lui son frère aîné, Gustave qui mourra en 1986. De plus, ils trouvent au monastère leur oncle, père Jean-Marie qui meurt en 1981. Et plus tard, arrive frère André, petit-cousin et filleul de frère Germain. Pour fêter ses 90 ans, frère Germain retrouve des neveux et nièces, des amis et des voisins et nous dégustons de bons gâteaux dont certains sont offerts par ses amis Claude et Elisabeth et d’autres sont l’œuvre de notre cuisinier Antoine ! Frère Gérard, archiviste compétent et efficace, lui a préparé un très bel album de photos qui retracent la longue expérience monastique de frère Germain, depuis son arrivée avec son frère jusqu’au travail de la ferme, ce qui lui a valu de recevoir de la part du Ministre de l’Agriculture et de la pêche, Mr Jean Puech, le « grade de Chevalier dans l’Ordre du Mérite agricole », grade qu’il reçut avec père Pierre de la main de Mr Henri Védie alors Conseiller général et actuellement maire de Bricquebec.

Au niveau des travaux, plusieurs chantiers, plus ou moins importants, sont en cours, mais le plus visible est sûrement celui du préau intérieur où père Charles et frère Pierre ont élagué le saule pleureur le ramenant à un tronc et quelques branches, ce qui lui donne un aspect un peu sinistre, mais nous savons et nous croyons que d’ici peu de temps la sève va remonter et il retrouvera sa beauté d’antan ! Cela a aussi permis à frère Pierre de repeindre la statue de la vierge Marie qui en avait bien besoin et, dans la foulée, il repeint aussi la statue de la Vierge auprès de la porterie. Décidément, l’environnement reprend des couleurs !

Pendant ce temps, frère Simon-Marie, après avoir peint toutes les croix du cimetière, refait aussi les noms des frères inscrit sur les croix ainsi que les dates de leur mort. Le système utilisé donne des résultats excellents et le cimetière retrouve une beauté qu’un tel lieu réclame !

La joie des retrouvailles

Nos deux jeunes frères vietnamiens sont allés fêter le TET à Paris avec d’autres prêtres, religieux et religieuses vietnamiens toujours heureux de se retrouver ensemble, loin de leur pays. De belles rencontres amicales, priantes, chantantes et même dansantes. Mais nous n’avons pas été oubliés car un bon repas vietnamien avec nems…..nous permet de communier à leur joie. Leur voyage à Paris a été quelque peu perturbé par un arbre tombé sur la ligne de chemin de fer. Car vous devez savoir que dans ce nord Cotentin, nous nous habituons à la pluie, au vent, à la grêle, même si le soleil revient vite, au rythme des marées !

Victoire de l’espérance !

Vous pourriez aussi admirer les petits agneaux qui arrivent souvent par couple de deux, à la grande joie de frère Jean-Luc qui se révèle un berger attentif. Signalons aussi que frère Gérard vient de terminer au magasin une belle exposition sur les activités du monastère au moment des grands événements de 1940-1944. Epoque tragique où le monastère devint un hôpital tandis que plusieurs frères étaient au front. De belles photos et de nombreux textes (lettres, articles…) nous font revivre ces moments de déroute mais aussi d’espérance, moments dont nous allons faire mémoire à partir de ce fameux 6 juin, ce jour J dont les plus anciens parmi nous se souviennent avec émotion et dont nous ferons mémoire en accueillant à l’hôtellerie un groupe important de militaires musiciens allemands ce qui nous vaudra sans doute comme chaque année de magnifiques concerts. Ah ! si la musique pouvait adoucir nos mœurs et mettre un peu plus d’humanité dans notre monde !

Vos frères de Bricquebec


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