Chroniques - Juillet 2013
Sa sainteté le Pape François aux Jeunes à Rio
Frères et Sœurs,
Bien qu’il se soit fait attendre et longuement appelé « Désiré », le soleil est enfin arrivé pour marquer l’été. Période de l’année où les magazines, les journaux sont moins épais : vacances obligent. Avec les mois d’été arrivent les retraitants, un peu plus nombreux qu’à l’ordinaire alors que les touristes se font un peu attendre, surtout côté magasin. Mais, frère André a pu bénéficier d’un grand soleil afin de couper et récolter le foin qui nourrira ses chevaux et les moutons de fr. Jean-Luc, cet hiver. Outre ces banalités, des choses plus importantes se sont passées durant cette période.
Et tout particulièrement le départ de notre frère Gall pour le ciel le mercredi 17 juillet. La mort d’un frère est toujours un moment fort, qui nous interpelle. Elle vient ainsi résumer, par son caractère définitif, les multiples morts que nous connaissons dans notre vie. Les limites contre lesquelles nous nous heurtons, les difficultés qui nous habitent, les convulsions de l’histoire qui nous emportent. C’est âgé de 22 ans qu’il quitta sa Suisse natale pour ne jamais y retourner afin de suivre le Christ dans ce monastère. Et pendant 64 ans, il répondra à cet appel qu’il a entendu dans le secret de son cœur. Cette foi qui animait sa vie, P.Gall en parlait très peu, mais c’était le moteur et le centre de sa vie : une intimité toute particulière avec le Seigneur. Et pour ceux d’entre nous qu’ils l’ont bien connu, on se souvient de ce qu’on pourrait appeler le leitmotiv de P.Gall : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Nous ne devons jamais oublier que le ciel éternisera tous les actes d'amour et de service que les hommes auront accomplis sur la terre. Et le service était au cœur même de la vie de P.Gall. Humble et discret, il savait mettre ses qualités, son ingéniosité au service du bien commun et de la communauté. Habile et précis, il a apporté sa pierre à l’édifice qu’il soit couvreur ou qu’il s’occupe de la traite des vaches, qu’il fasse de la grosse mécanique au garage ou au contraire qu’il fabrique avec soin les lampadaires du réfectoire et nombre d’autres petits services inaperçus mais ô combien utiles… La construction de la cité terrestre bâtit la cité céleste. Ces signes ne sont que la face visible de cette gestation cachée du Royaume des cieux parmi nous. Nous devons être attentifs aux signes ¬ si fragiles et si ténus qu'ils soient ¬ de l'anticipation du ciel sur terre. Telle est bien la condition du disciple, tel est bien le message que P.Gall nous lègue lorsqu’il nous disait : « Mon royaume n’est pas de ce monde ».
Alors qu’ à l’hôtellerie nous recevions un groupe de Cherbourg qui répond au beau nom de « Communauté de Notre-Dame du Bel Amour ». Ce groupe prend sa source et plonge ses racines dans le mouvement Foi et Lumière : communautés de rencontre formées de personnes ayant un handicap mental, de leurs familles et d'amis, qui se retrouvent régulièrement dans un esprit chrétien, pour partager leur amitié, prier ensemble, fêter et célébrer la vie. C’était leur premier passage au monastère même si certains y sont déjà venus à titre individuel. Sans doute, les reverrons-nous bientôt...
Autre visite inattendue, ce samedi 27 juillet, celle du docteur Viquesnel qui a accompagné les derniers moments sur cette terre de notre frère Joseph. Il avait promis qu’il passerait et il l’a fait. Ce fut l’occasion d’un bon moment de partage avec les frères qu’il a pu rencontrer au C.H.U. de Caen. La prochaine fois, nous espérons bien profiter de sa présence afin qu’il partage à la communauté son expérience de vie au service de la vie.
Pendant ce temps, bien loin de chez nous, à Rio, se déroulaient les J.M.J. (Journées Mondiales de la Jeunesse). Nous suivons l’évènement de près par les journaux mais aussi par la prière. Joie de voir la vitalité de l’Église et des jeunes pour transmettre un message de paix, de joie et d’espérance au monde ; telle est la révolution à laquelle les appelle le saint Père François. Il les a invités en cette année de la Foi, « à mettre de la foi dans leur quotidien » comme on met du sel dans un met qui en manque, d’où l’importance de nourrir notre Foi. C’est pourquoi, le soir, au réfectoire nous lisons la lettre encyclique du saint Père : « Lumen Fidei ». Lettre écrite comme, il le dit lui-même à quatre mains puisque commencée par son prédécesseur le pape Benoît XVI alors que le midi nous avons entrepris la lecture de : « L’étonnement de croire » de Mgr Albert Rouet aux éditions de l’atelier. Enfin, nous avons eu la joie de recevoir monsieur l’abbé Hervé Destres venu poursuivre notre formation sur la constitution « Sacrosanctum Concilium » (La sainte Liturgie).
Mais voilà que le mois de juillet s’achève en beauté. Nous avons la joie de retrouver le mardi 30 juillet après un mois et demi d’absence notre cher Dom Paul. Il vient d’effectuer son premier périple au Japon et de visiter les sept monastères que compte ce beau pays dont quatre visites régulières. Il revient avec des souvenirs et des images plein la tête et le cœur et nous les partagera en communauté. Mais, oh surprise ! Il ne revient pas seul car accompagné d’Emmanuelle. Une japonaise qui avant d’entrer le 06 août à Nasu a exprimé le désir de venir découvrir la maison Mère.
Vos frères de Bricquebec